De notre Pauvreté à notre Libération : Une lecture congolaise de l’Exode

                                    Par Jean-Luc MULYANGA

Résumé

1. La présente réflexion se donne comme une des réponses possibles à la question de savoir comment se psalmodie le binôme Pauvreté-Libération à l’horizon 2050. Elle essaie de saisir la question dans le contexte de la R.D. Congo, contexte foncièrement marqué par des moments de crises de l’indépendance à ce jour. Le texte orchestre, ainsi, les idées diverses, tour à tour, sur la pauvreté – dans ses aspects matériel, rationnel et religieux – et sur la libération anthropologique qu’elle appelle. Chemin faisant, l’analyse se penche sur les implications de cette libération dans le vécu du Congolais.  De cette réflexion, une claudication dans le sens d’un Exode semble possible.

Abstract

2. This reflection is given as one of the possible answers to the question how the buddy Poverty-Liberation is articulated by 2050. It tries to grasp the question in the context of DR Congo, a context fundamentally marked by independence crises until nowadays. The text thus orchestrates various ideas, around poverty - in its material, rational and religious aspects - and on the anthropological liberation, it calls for. Along the way, the analysis looks at the implications of this liberation in the experience in a daily life of a Congolese. From this reflection, lameness in the sense of an Exodus seems possible.

Introduction

3. Le présent article se destine à être une réflexion, parmi tant d’autres, sur le binôme Pauvreté-Libération dans le contexte congolais. Il se remarque, avec stridence, que l’espace congolais vit un moment de crise depuis son indépendance (1960). De ce fait, les filles et fils de la R.D. Congo aspirent à une amélioration de leurs conditions de vie. Dans un tel contexte, une sérieuse réflexion sur la question de la libération s’impose. Pareille réflexion nous permettra de claudiquer dans le sens d’un « exode », qui nous fait passer de la pauvreté au mieux-être, de la médiocrité à l’excellence[1], des conditions infrahumaines aux conditions humaines. Le paradigme de libération conduit à se poser deux questions fondamentales : Qu’entendons-nous par libération ? Et quelle doit être la portée de cette libération pour la R.D. Congo ?

4. Nous faisons nôtre la préoccupation d’Ishango Institute : « réfléchir de façon prospective sur les défis que nous lance la pauvreté en R.D. Congo pour l’horizon 2050 », en déployant notre réflexion, précédée d’une introduction, sous une double perspective qui sera ponctuée d’une conclusion. Dans un premier temps nous allons nous focaliser sur la question de la pauvreté en R.D. Congo dans ses divers aspects : matériel, rationnel et religieux. En second et dernier lieu, nous argumenterons sur la question de la libération anthropologique ainsi que ses implications rationnelles et religieuses sur le Congolais. 

Faut-il conclure ?

5. Puisqu’il faut conclure, disons qu’un penseur ne saurait demeurer quiet quand la léthargie multiforme de tout un pan de l’humanité défie l’entendement. Si le Centre de Recherches Transdisciplinaires Ishango Institute nous a fait voyager dans la réflexion d’une R.D. Congo à l’horizon 2050, c’est bien parce que la question de la pauvreté semble sempiternelle pour le pays. Nous nous en sommes, à notre manière, occupée en structurant notre propos en deux axes. Le premier a orchestré nos idées sur la pauvreté en ses aspects matériel, rationnel et religieux. Et le second, a été une argumentation sur le paradigme de la libération congolaise sous les particularités de l’homme (anthropos), dela raison (logos) et de la foi (fides). 

6. En effet, la crise sociopolitique que traverse la R.D. Congo aujourd’hui n’est pas un phénomène nouveau. L’histoire de ce pays rappelle déjà qu’au lendemain de son indépendance en 1960, le pays a été victime des situations des crises et conflits. Nous rappelant le constat postérieur à l’indépendance que fait Mabika Kalanda, selon quoi le Congo continue à baigner dans une « inconscience regrettable » et dans une « vallée des larmes » ; nous pensons qu’il est temps, pour nous, de (re)donner confiance aux Congolaises et Congolais ; leur dire que leur bonheur de libération ne dépend que d’eux.

7. La R.D. Congo doit se centrer sur elle-même afin de maintenir sa manière de penser, d’habiter le monde et de panser ses plaies. C’est ainsi qu’elle peut être une réelle actrice sur son propre chemin de libération. Personne ne construira ni n’inventera notre possible si ce n’est par nous-même.

7. Nous devons revoir notre « être homme » pour le Congo. Nous devons revoir notre enseignement et éducation afin de faire de nos discours un rayonnement de la pensée et non une « parole intérieure ». Nous devons revoir la qualité de notre foi qui justifie notre adhésion à la religion, qui doit convoler à justes noces avec la société pour un bien commun et une libération pérenne du pays. 

NB : Vous pouvez trouver l’intégralité de cet article dans la revue Argumentaction, Volume II, n°03, Lubumbashi, 2020 : “(Re)penser la pauvreté : la R.D. Congo à l’horizon 2050’’ (Pp. 35-54).

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[1]Voir E. Njoh-Mouellé : De la médiocrité à l’excellence. Essai sur la signification humaine du développement, Éd. Clé, Yaoundé, 1988.