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Esprit Prospectif
15 avril 2021

Que penser du mythe aujourd’hui ?

 

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Par Jean-Luc MULYANGA

 

  1. Notre essai littéraire Que penser du mythe aujourd’hui est une « Note de lecture », qui se destine à être une tentative de présentation des idées forces de la La Valeur du mythe (Edilivre, Paris, 2017, 112 pages), ouvrage dans lequel Paul Kalola Bupe cherche à décrypter la nature du mythe comme une réalité qui concerne toutes les époques et tout espace planétaire de l’humanité. Cette « Note de lecture » entend donc suivre cet éminent auteur dans les méandres de sa pensée et apporter, en point d’orgue, une appréciation personnelle, fruit de notre lecture. 
  2. Le Livre La Valeur du mythe, est une des fleurs qui auréolent les efforts scientifiques dans ce que Jean-Pierre MayeleIlo[1]appelle, « la Nouvelle théorie du Mythe »[2]. Il met à profit de ses lecteurs la valeur propre du mythe, au-delà des conceptions tant narrative et réductionniste que confusionniste. Paul Kalola Bupe[3], approche à nouveaux frais la notion du mythe terni ou ostracisé par les conceptions qui le font confondre aux mythologies, au rite, au temps et à la vérité. Pour arriver à ses fins, l’auteur se donne pour tâche la quête de la définition du mythe, dite opératoire – l’auteur se réfère à cette définition de Luc Brisson, car celle-ci veut que l’on conçoive le mythe comme « relation » (E. J. Penoukou) ou « nœud de relations » (L. Brisson), ou encore « canevas » (J.-P. Vernant) et enfin « structure » (C. Lévi-Strauss) –. Et cela, en partant du chemin définitionnel balisé par le philosophe congolais Jean-Pierre Mayele Ilo, le fondateur de la Nouvelle théorie du Mythe. 
  3. Aux yeux de l’auteur, son ouvrage ne s’inscrit pas au nombre de simples essais de philosophie et éthique sociales, d’anthropologie, d’épistémologie, de cosmologie ou encore de théologie dogmatique. Même si les réflexions qui y sont traitées font largement écho à certaines de ces disciplines, cet ouvrage prend racine, bien au contraire, dans une tradition de pensée transversale. Le mythe, en effet, est au cœur de l’histoire et de la réalité de tous les peuples. Tous les hommes, sans exception, font l’expérience du mythe. Le mythe est une expérience constante et un élément essentiel, voire inhérent à la vie de l’homme. Car « dès que l’homme a existé, il a fait l’expérience du mythe ».  De ce fait, il n’est pas illogique d’en parler afin de découvrir et de faire découvrir ses richesses scientifique et rationnelle. Ces richesses sont une connaissance qui promeutnotre humanité. D’autant plus que, comme le dit l’auteur, toute connaissance est un élément de promotion humaine. « Connaître, c’est devenir plus qu’avant ».
  4. L’ouvrageLa Valeur du mythe s’articule autour de quatre chapitres, précédés d’une introduction etsuivis d’une conclusion. Dès l’entame de son ouvrage, Paul Kalola Bupe, se plonge dans la profession d’un credo : celuide proposerune valorisation du mythe à partir de sa définition convenable - dite opératoire ou descriptive - déjà développée par Luc Brisson et que Jean-Pierre Mayele[4]a épousée, par la suite. 
  5. Fidèle à son « sacerdoce mythique », Paul Kalola Bupe montre que le mythe n’a jamais eu à faire exception de personne, d’aucune nation, d’aucun peuple, d’aucune époque et d’aucune culture. Sur la même ligne – saisissant la question à bras le corps –, l’auteur brasse des idées telles que le mythe s’impose aussi bien à la conscience individuelle que collective. Que l’on veuille ou pas, tout homme fait l’expérience du mythe. Les hommes de tous les horizons vivent le (du) mythe.
  6. Si tout le monde, donc, fait l’expérience du mythe, qu’est-ce alors le mythe ? Notons, aux côtés de l’auteur, que d’aucuns parlent du mythe comme « allant de soi » mais, peu d’entre eux oseront se hasarder sur le terrain de sa définition précise. De la sorte, la définition correcte du mythe dépend énormément de sa valeur ou (et) inversement. D’où le titre du livre « La Valeur du mythe », qui se destine à être pour l’auteur un moyen de lever l’équivoque sur la définition correcte du mythe. 
  7. Le mythe est une réalité originaire que chaque fois, qu’on tente de la dévaloriser : elle – la réalité originaire du mythe – finit toujours par rendre la pareille, voire prendre sa revanche. Plusieurs auteurs dont Bronislaw Malinowski, Carl Gustav Jung, Claude Lévi-Strauss, Ernst Cassirer, Georges Gusdorf, Jean-Pierre Vernant, Karl Kerényi, Mircea Eliade, Sigmund Freud, Hans Jonas, Luc Ferry, Paul Tillich, Lambros Couloubaritsis et Jean-Pierre Mayele Ilo, ont essayé en tentant de scruter la nature du mythe pour faire ressortir sa valeur. Paul Kalola Bupe, n’est pas du reste. Comment s’articule, donc, sa quête valeureuse du mythe ? 

 

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[1]De nationalité congolaise, Jean-Pierre MayeleIloest Professeur des universités.

[2]Nouvelle théorie du Mythe (avec un M – majuscule –) de l’école de Lubumbashi qui a pour initiateur le philosophe congolais Jean-Pierre MayeleIlo. Auteur de Statut mythique et scientifique de la gémellité. Essai sur la dualité,Ousia, Bruxelles, 2000, 605 pages. 

[3]Paul KalolaBupeest Prêtre du Diocèse de Kilwa-Kasenga, en République Démocratique du Congo. Il est docteur en Théologie de la Faculté de Théologie Catholique de l’Université (d’État) de Vienne (2012). Il est l’auteur de Unité et pluralité de la christologie. Vers un paradigme mythique en théologie africaine, Edilivre, Paris, 2015, 333 pages. Il s’intéresse aux questions de théologie dogmatique (Christologie, Trinité) et de Théologie africaine. Il est professeur résident au Grand-Séminaire Interdiocésain saint Paul/Lubumbashi ; professeur visiteur à l’Institut de Théologie saint François de Sales/Lubumbashi, à l’Institut Universitaire Maria Malkia/Lubumbashi, à l’Institut Supérieur de Philosophie et de Théologie/Kolwezi, …

[4]Cf. Paul KalolaBupe :Unité et pluralité de la christologie (…),p. 48. L’auteur dit : « La question de la définition du mythe constitue le nœud de la recherche mythique de J. P. Mayele. Le préalable est l’affirmation de l’existence du mythe comme ‘‘l’unique thèse raisonnable’’, nonobstant l’absence de consensus sur son essence. Tout en envisageant le point définitionnel avec optimisme, il tient compte à certains vieux routiers des sages conseils. Le premier vient de L. Brisson qui écrit qu’ ‘‘il ne peut y avoir du mythe qu’une définition opératoire, c’est-à-dire qui permette de l’identifier et de le décrire’’. Une telle définition, renchérit-il, ‘‘ne traite jamais un objet comme une substance, mais comme un nœud de relations’’. J.-P. Mayele opte pour cette idée et lève aussi l’option d’une définition opératoire ou descriptive ». 

 

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