22 juin 2021
Repenser le machiavélisme en contexte religieux
Par Jean-Luc MULYANGA
- Cette réflexion se donne à être une présentation presque simpliste et critique des idées maîtresses de Le machiavélisme au service du Gourou (PUL, Likasi, 2013, 107 pages). Dans cet ouvrage, Simplice Ilunga Monga actionne la sonnette d’alarme, d’une part, sur les filles et fils de la R.D. Congo, et, d’autre part sur l’État congolais lui-même quant à la poussée des pratiques, stratégies et tactiques, auxquelles le « Chef spirituel », le « Gourou », le « Leader religieux » recourent de manière quotidienne et récurrente dans l’exercice d’encadrement spirituel, en contexte congolais. Et pour y parvenir, l’auteur use des lunettes machiavéliennes afin de faire une « autopsie » des actions ou comportements dont usent ces Gourous. Cette réflexion se propose, donc, de suivre le distingué auteur dans les limites de sa pensée et apporter, finalement, une appréciation personnelle.
- Le Livre Le machiavélisme au service du Gourou[1], n’est pas une goutte d’eau dans l’océan mais bien un grain de sable dans un bol de riz. Cette œuvre livre une autre vue sur les Gourous, et ce grâce à Nicolas Machiavel. Simplice Ilunga Monga, fait une étude à inclinaison révélatrice et alerte, tout en interpellant les décideurs politiques (députés, sénateurs, ministres, etc.) sur l’insuffisance ou l’absence des dispositifs juridiques censés encadrer le phénomène « spiritualité ou religion » en République Démocratique du Congo. L’auteur se décide d’adresser cette œuvre, singulièrement, à tous ceux qui cherchent passionnément la face de Dieu et à comprendre l’organisation de l’empire spirituel, par le fait même, s’exposent solennellement aux griffes déchirantes et aux dents du Gourou pervers (p. 7).
- Partant de la Préface[2] (pp. 9-14), il se note que la nature classe ce livre dans le rang des essais. Ainsi, le préjugé qui veut qu’un littéraire produise un écrit comme le roman, la poésie et le théâtre, se trouve dénoncé par ce livre (p. 9). Aussi, faut-il souligner qu’il ne s’agit pas d’un écrit sur Machiavel mais de « Machiavel et nous ». Il s’agit de notre appropriation du machiavélisme. L’auteur de cet écrit prend Machiavel comme un punctum matematicus, en vue de mieux comprendre l’arsenal stratégique dont se servent machiavéliquement les Gourous spirituels dans lecontexte congolais (p. 13).
- L’auteur, en utilisant les lunettes machiavéliennes veut avoir – sans nécessairement donner – une autre vue sur les Gourous spirituels, afin d’acquérir la connaissance de la Vérité (p. 12). Pour l’auteur, Nicolas Machiavel lui sert de lunettes de lecture afin de contourner les idées machiavéliques des Gourous spirituels qui prennent de l’élan en R.D. Congo (p. 13).
- Loin de flatter une catégorie des maîtres spirituels (Gourous) oeuvrant en R.D. Congo, l’auteur reconnaît, félicite et encourage l’infime partie des honnêtes pasteurs dont le service salvateur et plausible ne peut souffrir d’une remise en cause. Et, ajoute-t-il, que devant le sceptre de machiavélisme religieux, ces honnêtes pasteurs tiennent mordicus à « arracher les âmes de la gueule du prédateur dévorant qui revêt des formes diverses » (p. 17). À ce propos, Jésus-Christ ne va-t-il pas dire qu’« il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent que pour quatre-vingt-dix-neuf justes, qui n’ont pas besoin de repentir » ? (Luc 15, 7)
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