À LA RENCONTRE DE CERTAINS RÉCITS MYTHIQUES
Par Jean-Luc MULYANGA
À rencontrer le précédent récit mythique sur Narcisse et Écho.
À rencontrer le précédent récit mythique sur Prométhée, Épiméthée et Pandore. 1. Dans la même logique de découverte, amorcée depuis l'autre fois, nous aurons à rencontrer cette-fois le récit mythique de Narcisse et Écho. II. Narcisse et Écho 2.
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1. Dans la même logique de découverte, amorcée depuis l'autre fois, nous aurons à rencontrer cette-fois le récit mythique de Procné et Philomèle.
III. Procné et Philomèle
2. Térée, fils du dieu Arès – que les Romains identifièrent à Mars –, avait prêté main-forte aux Athéniens lors d’une guerre qui les opposait aux Thébains. Pour remercier le héros, le roi d’Athènes lui donna la main de sa fille Procné. Térée et Procné eurent bientôt un fils, Itys, mais peu après sa naissance, Térée tomba amoureux de Philomèle, la sœur de Procné. Comme elle résistait à ses avances, Térée viola Philomèle, et pour l’empêcher de révéler cet acte odieux, il lui fit couper la langue.
3. La jeune femme eut cependant l’ingéniosité de broder sur une toile la scène malheureuse dont elle avait été la victime, et montra la broderie à sa sœur. La vengeance que Procné mit au point pour punir son mari était terrible : elle décida de tuer Itys et de la faire cuire pour le servir en repas à Térée. Après quoi, elle chercha à fuir le plus loin possible en emmenant Philomèle avec elle, mais Térée, qui avait découvert qu’il avait à cause d’elles mangé son propre fils, les poursuivit et les rattrapa, décidé à les faire mourir de ses mains.
4. Elles implorèrent alors le secours des dieux, qui, apitoyés, acceptèrent de les aider en les transformant en oiseaux : Philomèle fut changée en hirondelle, et Procné devint un rossignol[1], dont le chant rappellerait, par ses sonorités, le nom d’Itys. Quant à Térée, son épée prit la forme d’un long bec : il fut métamorphosé en huppe[2].
5. Cette « métamorphose », dont la fonction étiologique est très claire, revêt en même temps le monde des oiseaux qu’un pouvoir évocateur lié à la représentation d’un rapport de force opposant la féminité, fragile, à la brutalité virile. Le chant du rossignol demeurera associé à l’idée de plainte et de mélancolie, image qui sera encore renforcée par celles de la cage et de la liberté perdue.